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Prévention : Un enjeu de santé critique pour les employeurs

30/11/2017 Expertise

La France peut mieux faire pour sa santé, et la prévention sera un axe fort de l’action publique à partir de janvier 2018. Les organismes d’assurance complémentaire santé et prévoyance joueront leur rôle de relais, en particulier auprès des entreprises.

Le 18 septembre 2017, le ministère des Solidarités et de la Santé a ouvert le chantier d’élaboration participative de la stratégie nationale de santé. Celle-ci sera fixée en décembre par un comité interministériel, puis publiée sous forme de décret. La prévention et la promotion de la santé, tout au long de la vie et dans tous les milieux, sera une priorité. Elle portera notamment sur l’environnement et des conditions de travail des salariés. Pour le Gouvernement, la prévention doit « devenir une part intégrante de la culture et des objectifs de nombreux services publics, des collectivités locales, des entreprises, ainsi que d’autres acteurs de la société civile, parce que quand on agit sur l’environnement, sur le sport, sur les conditions économiques et d’emploi, sur le logement, sur l’école, on agit sur la santé*. »

Des conditions de travail à améliorer

Si l’état de santé des Français est globalement bon, avec une espérance de vie à la naissance parmi les meilleures au monde (82,3 ans en moyenne), la prévention s’impose pour réduire la mortalité prématurée liée au tabagisme, à l’alcoolisme et à une mauvaise alimentation. Le Haut Conseil de la santé publique constate également une augmentation constante des pathologies chroniques, le poids des inégalités sociales et territoriales, et celui croissant du handicap et de la dépendance.

Dans son rapport 2017 sur l’état de santé de la population en France, Santé publique France souligne l’impact des conditions de travail. Les chiffres sont alarmants :

  • 12 % des salariés sont exposés à un cancérogène (chimique ou non) et environ 30 % d’entre eux à au moins deux ;
  • 40 % souffrent d’au moins un facteur de pénibilité (posture, bruit, chaleur, travail de nuit, etc.).

Travail intense, pression, manque de reconnaissance ou d’autonomie, situation conflictuelle, désaccord avec la politique de l’entreprise et insécurité économique ont aussi des conséquences importantes sur la santé mentale et physique des personnes. Un nombre croissant de salariés déclare souffrir de symptômes liés à des risques psychosociaux, et ce dans tous les secteurs d'activité. Absentéisme, turnover, le fonctionnement des entreprises concernées est aussi perturbé.

Les mutuelles s’engage pour la prévention

Quels acteurs devraient faire davantage en matière de prévention et d’éducation à la santé ? À cette question du Sondage OpinionWay réalisé en février 2017 pour Deloitte, 10 % des répondants pensent à l’employeur et 20 % citent les organismes d’assurance complémentaire. Ces derniers arrivent en sixième position après le médecin traitant, l’Assurance maladie, le ministère de la Santé, le médecin spécialiste et la médecine du travail. Ce qui démontre la confiance des Français dans leur « mutuelle » et à raison.

En effet, les organismes d’assurance complémentaire contribuent fortement à la prévention et la promotion de la santé, notamment sur les lieux de travail. Ils relaient les campagnes d’information et de formation, ils aident les entreprises à faire un diagnostic précis des besoins de leurs salariés et à mettre en place des outils de prévention. Cet accompagnement contribue à la santé au travail et au bon fonctionnement de l’entreprise. Au-delà, il participe également à la maîtrise des risques et de leur coût social et économique, en évitant par exemples les prises en charge tardives.

* Source : Compte-rendu du Conseil des ministres du mercredi 30 août 2017