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Dépendance : vers une meilleure prise en charge de nos aînés

20/02/2019 Expertise

La concertation nationale engagée en octobre 2018 a abouti à un rapport début 2019. Un projet de loi relatif à la prise en charge de la dépendance est annoncé pour la fin de l’année 2019. Le point sur ce « nouveau » risque social et son financement.

Du 1er octobre au 5 décembre 2018, 415 000 citoyens ont répondu à la question « Comment mieux prendre soin de nos aînés ? » sur la plateforme Make.org. Leurs propositions ont été approuvées ou rejetées par 1,7 million de personnes. Sans surprise, les Français estiment qu’il faut renforcer le maintien à domicile, améliorer la qualité de vie dans les établissements d’hébergement, mieux accompagner les aidants, donner de meilleures conditions de travail aux professionnels qui s’occupent des personnes âgées, et bien sûr réduire le coût de la prise en charge de la perte d’autonomie par les ménages. Ils souhaitent aussi un meilleur accès à la prévention et aux soins pour les seniors, ainsi que le développement de lieux de vie alternatifs et intergénérationnels.

Cette consultation en ligne du ministère des Solidarités et de la Santé fait partie de la concertation nationale Grand âge. Le rapport issu de ces travaux nourrira un projet de loi annoncé pour la fin de l’année 2019. Le gouvernement promet une « réforme ambitieuse » pour « transformer en profondeur la manière dont est reconnu et pris en charge le risque de perte d’autonomie lié au vieillissement ».

Un enjeu de taille 

La dépense publique liée à la perte d’autonomie des personnes âgées a augmenté de plus de 85% depuis 2006. Elle est estimée à 26,3 milliards d’euros pour l'année 2018, répartie entre la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (53%), les départements (29%), la Sécurité sociale (10%) et l’Etat (8%). Elle représente 79% des dépenses pour le logement, les aides et les soins des personnes dépendantes. Au reste-à-charge des ménages s’ajoutent les frais non couverts par les régimes d’assurance maladie et par l’Agence nationale de l’habitat.

D’après l’Observatoire de la Mutualité française, il en coûte 2 000 euros en moyenne à une personne hébergée dans un établissement, et un résident sur d’eux n’aurait pas les ressources suffisantes. Ce montant varie beaucoup d’un département à l’autre selon la politique sociale locale. Le prix du maintien à domicile aussi : il peut atteindre 2 500 à 4 000 euros par mois, voire plus. La Mutualité française souligne le rôle essentiel de l’aide informelle, notamment la solidarité familiale, pour réduire ces dépenses. Celle-ci est évaluée à 11 milliards d’euros par an, soit un coût total de la perte d’autonomie de plus de 41 milliards d’euros aujourd’hui.

Demain, les dépenses devraient exploser. La population de 85 ans et plus sera multipliée par trois dans les trente prochaines années, tandis que le nombre des aidants potentiels diminuera sous l’effet de la démographie. Le financement du « nouveau risque social », évoqué par le Président Emmanuel Macron, reposera sur le renforcement et la réorganisation de la solidarité nationale, afin mieux couvrir les personnes qui en auront le plus besoin. La création d’une assurance obligatoire solidaire est soutenue par la Mutualité française dans le même esprit. Les solutions complémentaires existantes ou innovantes, comme la SCI Viagénération conçue par l’UNMI pour le maintien à domicile, feront le reste.

Source :

Etude Mieux prendre soin de nos aînés 2018 - Make.org