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Économie sociale et solidaire : l'humain avant le profit

10/01/2023 UNMI la revue

Concilier solidarité, performance économique et utilité sociale, c’est le point commun partagé par tous les acteurs de l’ESS. Un modèle vertueux qui se décline de la gouvernance aux ressources humaines.

Parce qu’elles concilient activité économique et utilité sociale, les unions mutualistes, les associations, les coopératives, les fondations et les entreprises commerciales sociales et solidaires relèvent du champ de l’ESS. Unies par des valeurs et des principes, ancrées dans les territoires au plus près des besoins des populations, elles dessinent les contours d’un modèle économique plus vertueux, sans doute le plus à même de répondre aux enjeux actuels.

« La crise à grande échelle que nous vivons est révélatrice d’échecs et d’insuffisances, d’inégalités sociales et environnementales, voire de menaces stratégiques. Pour y faire face, l’ESS propose son pouvoir de transformation. Elle contribue à l’alternative nécessaire pour innover et entreprendre en faveur d’une économie qui fonctionne à l’énergie citoyenne, centrée sur des besoins d’intérêt collectif, engagée dans la résorption des inégalités et la transition écologique », assure Jérôme Saddier, Président d’ESS France et auteur du livre « Pour une économie de la réconciliation ».

Des valeurs fondatrices partagées

Acteur majeur et historique de l’ESS, le mouvement mutualiste incarne et réaffirme sans cesse ses valeurs fondatrices autour de la solidarité, de la démocratie, de la liberté et de la responsabilité. En protection sociale complémentaire, pas de sélection des risques et une égalité de traitement pour tous les adhérents quel que soit leur niveau de revenu, voilà pour la solidarité. En matière de gouvernance, les administrateurs des mutuelles sont élus parmi les adhérents selon la base du principe démocratique « une personne = une voix », qui est aussi celui de l’ESS. Chaque adhèrent peut ainsi agir sur les actions de l’entreprise au bénéfice de tous. C’est ainsi que les structures de l’ESS s’appuient sur l’engagement personnel d’un collectif composé de salariés et, selon leur nature, de bénévoles, d’adhérents, de bénéficiaires, de coopérants, de militants.

Constituées en sociétés de personnes, les mutuelles et unions mutualistes sont indépendantes . La règle d’adhésion mutualiste « libre et sans contrainte » est inscrite dans leurs statuts. Leur projet, comme celui des autres structures de l’ESS, vise à répondre à des enjeux sociaux et sociétaux, comme l’accès à la santé et aux soins pour tous, la protection de l’environnement, la lutte contre la pauvreté, etc. Et si la nécessité de rentabilité reste bien sûr au coeur de leur fonctionnement, les bénéfices réalisés par les structures mutualistes sont redistribués vers de nouveaux projets d’utilité sociale, selon le concept de la lucrativité limitée.

Un modèle d’exemplarité et de responsabilité

Le mouvement mutualiste promeut un modèle vertueux, non lucratif, démocratique et qui se veut exemplaire y compris en interne. Valoriser l’engagement humain, contribuer à la plus value sociale, prendre soin des salariés comme des adhérents, encourager la bienveillance managériale, animer une politique RH responsable font partie des axes proposés par l’Association Nationale des Employeurs de la Mutualité (ANEM) dans son manifeste « Les Mutuelles donnent des ailes », lancé en mai 2021. « Ce texte fondateur exprime nos convictions en tant qu’employeurs responsables et solidaires. Il s’appuie sur les expériences positives déjà existantes, les pratiques « enracinées » au sein des mutuelles et des unions mutualistes, pour les développer, les mutualiser et les faire évoluer collectivement », commente Céline Loiseau, déléguée générale de l’ANEM. Comme une boussole nécessaire pour guider les mutuelles à l’aune des profondes transformations en cours et à venir.