Back to top

Assurance des NFT : un nouveau marché ?

18/04/2023 Expertise

L’assurance des objets numériques affole le secteur assurantiel qui pour l’instant se montre encore frileux à l’idée de s’y engouffrer. Face aux lacunes juridiques qui subsistent, l’assurabilité des NFT pose encore question…

NFT et blockchain, de quoi s’agit-il ?

Pour faire simple, un NFT pour Non fungible token (en français, jeton non fongible) est un certificat numérique d’authenticité d’un actif : unique, il est non interchangeable (contrairement aux cryptomonnaies) et existe seulement dans l’univers numérique. Il prend la forme d’un fichier : un dessin réalisé sur logiciel, une œuvre d’art, un air de musique, un jeu vidéo, un article ou même un tweet... Les NFT reposent sur le système de blockchain, le plus couramment Ethereum ou encore Binance Smart Chain, et ils ne peuvent être achetés qu’avec la monnaie virtuelle qui dépend de cette dernière. La technologie blockchain (en français, chaîne de blocs) est à la base du Web3, nouvelle génération d'Internet basée sur l'immersion et la décentralisation des données ou « web décentralisé ». Le mathématicien Jean-Paul Delahaye la définit simplement comme « un très grand cahier, que tout le monde peut lire librement et gratuitement, sur lequel tout le monde peut écrire, mais qui est impossible à effacer et qui est indestructible ».

Créée en 2008 en même temps que le Bitcoin, la blockchain est en pleine expansion. Et pour cause, ses avantages sont nombreux : elle peut être partagée simultanément avec tous ses utilisateurs et elle permet des transactions rapides et hautement sécurisées. De plus, son champ d'application est bien plus large que celui des cryptomonnaies, puisqu’elle se développe également dans l’assurance, la logistique, la santé, l’immobilier, l’énergie, etc.

Des chiffres vertigineux…

Selon le rapport annuel publié par DappRadar, une plateforme qui recense les applications décentralisées, le poids des ventes de NFT dans le monde en 2022 a pesé 24,8 milliards de dollars, en hausse de 0,4% sur un an. 67,7 millions de transactions ont par ailleurs été réalisées dans le monde en 2022, en hausse de 11,4%. Cela, malgré les faillites qui ont secoué récemment l’écosystème des cryptomonnaies…

Ces chiffres vertigineux posent légitimement la question de l’assurance de ces actifs numériques. Les assurances standard proposent déjà d’assurer les œuvres d’art à condition de posséder un coffre-fort physique. Qu’en est-il dans le monde virtuel ? Même si les NFT restent sur un domaine bien protégé par les blockchain, grâce notamment à des coffres-forts virtuels très efficaces, nul n’est jamais à l’abri d’une action malveillante…

Une nouvelle matière assurable ?

Si le secteur assurantiel lorgne avec intérêt sur les NFT, il n’a toutefois pas encore pris toute la mesure du sujet. La première offre d'assurance a été lancée en 2021 par Yas, une AssurTech hongkongaise qui propose, en partenariat avec l'assureur italien Generali, un contrat « NFTY » pour couvrir les propriétaires de NFT en cas de vol ou perte de ces objets numériques. Mais rares sont ceux qui, dans son sillage, ont saisi l’occasion pour surfer sur la vague.

D’un point de vue juridique, la question de l’assurabilité des NFT est en effet posée : quel est l’intérêt d’assurer des objets virtuels réunis dans un espace ultra sécurisé ? Quel est l’objet de l’assurance, autrement dit qu’est-ce qui est susceptible d’être concrètement assuré ? En attendant que soient comblées ces lacunes juridiques, les assureurs se préparent tout doucement à cette petite révolution qui risque rapidement de venir les bousculer …

Sources

Economie.gouv.fr : Qu'est-ce qu'une chaîne de blocs (blockchain) ?
Lafinancepourtous.com : Qu’est-ce que la blockchain ?
Investir.lesechos.fr : 4 chiffres à retenir à propos des NFT en 2022
Argusdel'assurance.com : NFT : une nouvelle expérience d’assurance lancée