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La médecine du travail mobilisée aux cotés des salariés

23/06/2021 A votre service

Exclusivement préventif, le rôle de la médecine du travail est de conduire les actions de santé et de prévention au travail. Pendant la crise sanitaire, le déploiement du télétravail en urgence et à grande échelle a bousculé de facto ses missions.

En 2020, et notamment au cours des différentes phases de confinement, les services de santé au travail (SST) ont dû adapter leur fonctionnement à la situation. Ainsi, les visites médicales de reprise ou de pré-reprise qui pouvaient l’être ont été reportées (1 an après leur date d'échéance initiale) ou déléguées le cas échéant à des infirmiers en santé au travail. Quant aux actions d’information et de sensibilisation, le plus souvent réalisées en entreprise, elles ont été pour la plupart annulées et reprogrammées, en tout cas celles sans lien avec la COVID-19.

Très mobilisés, les professionnels de santé au travail, médecins et infirmiers, ont participé activement à la lutte contre la propagation du virus : diffusion des messages de prévention à l’attention des employeurs et des salariés ; accompagnement des entreprises dans la mise en œuvre des protocoles sanitaires. Enfin, une ordonnance de décembre 2020 a inscrit dans leur mission leur participation à la campagne de vaccination contre la COVID-19. C’est ainsi qu’en Ile-de-France, le Service aux Entreprises pour la Santé au Travail (SEST) a ouvert dès le mois de mars un centre de vaccination COVID-19 sur son site d’Issy-les-Moulineaux. Le SEST a également mis en place une ligne d’écoute et de soutien psychologique pour les entreprises adhérentes et formé des référents sanitaires en entreprise.

A l’écoute des salariés

Les SST sont ainsi devenus des interlocuteurs privilégiés de salariés parfois isolés et démunis. Dans les Hauts-de-France, le Pôle Santé Travail Métropole Nord a mis en place une cellule d’accompagnement, Psycovid, leur permettant de faire part de leurs difficultés. « Au départ, notre mission était d’accompagner les salariés des secteurs dits « prioritaires » contraints de poursuivre leur activité sur le terrain : soignants, éducateurs, hôtesses de caisse, livreurs, agents de sécurité, etc. Au moment du 2ème confinement quant à la crise sanitaire s’ajoutait le spectre d’une crise économique, les services ont remarqué que tous les salariés, quelle que soit leur situation, pouvaient être en situation de fragilité psychologique au moment de la reprise progressive de l’activité en présentiel », confie une psychologue du travail. Plus d’un an après le début de la crise, les psychologues du travail du Pôle Santé Travail assurent toujours des téléconsultations auprès des salariés les plus vulnérables. Les équipes se mobilisent également aux côtés des employeurs confrontés à l’apparition grandissante de difficultés psychosociales au sein de leurs équipes.

Une mission appréciée

Utile et concrète, cette mission « élargie » a été plutôt appréciée : selon une étude de Harris Interactive pour Présanse, 74 % des entreprises interrogées se déclarent satisfaites de l’action des services de santé au travail durant la crise, une satisfaction variable selon la taille de l’entreprise et le secteur d’activité. De manière générale, 81% des entreprises se disent satisfaites de la réponse apportée à leur question en lien avec l’épidémie. Dans une entreprise sur deux, cette réponse a joué un rôle important pour le maintien ou la reprise d’activité.