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Stratégie RSE : peut-on encore s’en passer ?

02/05/2023 Expertise

La RSE n’est-elle qu’une vitrine marketing pour se donner bonne conscience ou un engagement bien réel ? Dans les faits, concilier performance économique et contribution au bien commun présente de nombreux avantages pour les entreprises qui s’engagent …

La Responsabilité Sociale (ou Sociétale) des Entreprises concerne toutes les mesures sociales qu’une entreprise peut mettre en place : inclusion, handicap, égalité salariale, etc. Elle comprend également les actions d’ordre économique et environnemental. Selon la définition de la Commission européenne, la RSE est « l'intégration volontaire par les entreprises de préoccupations sociales et environnementales à leurs activités commerciales et leurs relations avec les parties prenantes ». En d’autres termes, elle désigne  « la contribution des entreprises aux enjeux du développement durable », par la mise en place d’actions éthiques et durables intégrées à leur mode de fonctionnement et de gouvernance. Les entreprises engagées dans une démarche RSE mènent ainsi des actions pour développer leur responsabilité vis-à-vis de leurs parties prenantes - salariés, clients, fournisseurs, partenaires - en suivant ces 4 piliers : responsabilité économique, responsabilité sociale, responsabilité sociétale et responsabilité environnementale.

RSE et performance économique

Avant 2019, l’engagement des acteurs économiques s’exprimait à travers leurs efforts en matière de RSE. Avec la loi Pacte relative à la croissance et à la transformation des entreprises, ils peuvent désormais aller bien plus loin par le biais d’une mission ou raison d’être. Les entreprises à mission prônent ainsi l’égalité entre la performance économique et la contribution au bien commun au travers d’engagements formalisés. La RSE est donc désormais ancrée dans la stratégie des entreprises et organisations, d’autant qu’un lien a été établi entre les démarches RSE mises en place et leurs performances économiques. Une étude de France Stratégie, intitulée « Responsabilité sociale des entreprises et compétitivité - Évaluation et approche stratégique », indique un écart de performance économique d’environ 13% en moyenne entre les entreprises qui mettent en place des pratiques RSE et celles qui ne le font pas. Le gain est de 5% sur la dimension « relation-client » et de 20% dans le domaine des ressources humaines.

« Job à impact », « sens au travail »…

En permettant à une entreprise de se démarquer de ses concurrents, la RSE constitue un levier de développement économique particulièrement efficace. C’est aussi un outil vertueux de rationalisation des coûts par la réduction des dépenses liées aux énergies, aux transports, etc. Sur le plan managérial, elle contribue également à rendre les entreprises et organisations plus attractives aux yeux de jeunes talents en quête de sens. Elle permet enfin de renforcer en interne l’engagement des collaborateurs et de les fidéliser. « Entreprise à mission », « B corp » « Positive Work Place » « Great Place To Work » : depuis quelques années, ces labels et certifications permettent aux candidats à un emploi d’évaluer le degré de bienveillance de l’entreprise avant d’y postuler. Car de plus en plus de salariés disent vouloir « aligner » leurs valeurs et celles de leur futur employeur. Les jeunes générations en particulier veulent travailler pour être utiles à la société et attendent que les entreprises s’engagent davantage sur les sujets sociaux et environnementaux. Selon le baromètre « Talents : ce qu’ils attendent de leur emploi » (Boston Consulting Group, Conférence des Grandes écoles et Ipsos), ils sont 76% à considérer que leur poste doit être en phase avec leurs valeurs, bien loin devant le critère de la rémunération (49%) et de la renommée de l’entreprise (20%). Près des deux-tiers estiment être fier « d’avoir été utile, d’avoir apporté des changements positifs à la société », loin devant la fierté d’avoir exercé un poste à responsabilité. La majorité considère même que l’utilité sociale d’un poste est un prérequis absolu au moment de choisir sa carrière. Dès lors, il devient difficile pour une entreprise d’attirer de nouveaux talents sans prouver son engagement social, sociétal et/ou environnemental. Et ce phénomène s’est accentué depuis la crise de la Covid-19 et la prise de conscience encore plus aiguë des conséquences du réchauffement climatique sur la société.

L’UNMI a structuré sa démarche RSE dès 2020

Le modèle mutualiste et la responsabilité sociétale des entreprises portent les mêmes ambitions, promouvant un modèle vertueux, non lucratif, démocratique et qui se veut exemplaire. De par leurs valeurs, leurs fondements historiques et leur modèle entrepreneurial relevant de l’ESS, les mutuelles ont été en toute logique les premières à s’engager dans une approche RSE. Souvent sans le savoir, en tout cas sans l’avoir réellement formalisé, ce qu’a fait pour sa part l’UNMI dès 2020. Valoriser l’engagement humain, contribuer à la plus-value sociale, prendre soin des salariés comme des adhérents, encourager la bienveillance managériale et le bien-être au travail, animer une politique RH responsable, favoriser les achats responsables sont autant d’initiatives qui entrent dans le champ d’une politique RSE concrète et impactante. Autrement dit, un bon moyen de construire une culture d’entreprise responsable et soucieuse des attentes sociétales et de l’intérêt général.

Dans ce contexte, peut-on encore s’en passer ? Sans doute, même s’il est devenu difficile de faire la sourde oreille face à la montée en puissance des préoccupations citoyennes en matière d’engagement, de confiance, de transparence et de résilience …

 

L’INFO EN +

 

RSE et ESS, quelle différence ?

L’ESS est un modèle entrepreneurial, inscrit dans les statuts de l’entreprise, qui ne peut être revendiqué que par les sociétés appliquant scrupuleusement ses principes. C’est le cas des unions mutualistes, des associations, des coopératives, des fondations et des entreprises commerciales sociales et solidaires. La RSE est une démarche volontaire qui peut être menée par toutes les entreprises, quelles que soient leur forme juridique ou leur secteur d’activité, dans le but de servir les objectifs de développement durable.

 

 

Sources

Economie.gouv : Qu’est-ce que la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) ?
Chambre de commerce et d'industrie : Les apports de la loi Pacte
Stratégie.gouv : Responsabilité sociale des entreprises et compétitivité
You matter.world : Les jeunes talents attendent que les entreprises s’engagent plus