Ils s'engagent à nos côtés : Francis Parent

Quel est le sens de votre engagement et en quoi fait-il écho à votre parcours professionnel ?

Mon engagement mutualiste s’inscrit dans une longue histoire. Il y a près de 30 ans, j’ai rejoint le conseil d’administration de l’UNMI, devenant ainsi l’un de ses plus anciens administrateurs. Mon parcours mutualiste a débuté à la fin des années 80 alors que j’occupais le poste d’ingénieur chargé de mission auprès du Préfet de région Nord-Pas-de-Calais au sein de la Délégation à l'aménagement du territoire et à l'action régionale (DATAR). Ma mission a été d’accompagner la reconversion du bassin minier, un travail de terrain exigeant, au service du développement des entreprises. J’ouvrais des portes, créais des opportunités !

C’est dans ce contexte que l’on m’a sollicité pour redresser la mutuelle Prévéa à Arras, alors en difficulté. J’en ai pris la présidence et, en 2007, nous avons fusionné avec les mutuelles Arc-en-Ciel (Saint-Quentin) et Prévanor (Valenciennes) pour donner naissance à Apréva (aujourd’hui Aésio Mutuelle), qui deviendra la première mutuelle interprofessionnelle du nord de la France. En 2015, l’UNMI est sortie du giron de Malakoff Médéric, auquel elle appartenait depuis sa création en 1929. À cette occasion, Michel Mottet, son nouveau directeur général, m’a invité à rejoindre le conseil d’administration. J’ai occupé le poste de secrétaire général sous la présidence de Michel Liautard, avant de devenir vice-président aux côtés de Sylviane Gindre.

Être administrateur UNMI en 2025, qu’est-ce que cela implique ? 

Notre mission consiste à aller à contre-courant du mouvement de concentration du secteur, en préservant les valeurs fondamentales du mutualisme. Nous voulons offrir à nos mutuelles partenaires la possibilité de se maintenir, de se développer et de continuer à exister face aux plus grandes structures. C’est dans cette logique que nous avons créé UNMI’Mut en 2019. Ce fut un choix stratégique fort, parfois mal compris : il s’agissait d’innover en proposant un nouveau produit, la prévoyance, et en empruntant un nouveau canal de distribution, le courtage, tout en évitant de concurrencer nos mutuelles partenaires. Ce fut une décision politique majeure et un pari audacieux, mais indispensable pour assurer l’avenir de l’UNMI.

Pendant toutes ces années, j’ai été témoin de l’évolution du monde mutualiste et, malheureusement, de la dilution progressive de ses valeurs fondatrices. À l’UNMI, j’ai trouvé un socle de valeurs à défendre. Notre union représente un espoir pour les petites mutuelles, leur offrant des ressources et des outils pour résister à l’hégémonie des grands groupes. Nous avons toujours misé sur l’accompagnement et le soutien, comme en témoigne notre engagement dans la prise en charge de l’Aide à la Complémentaire Santé (ACS) pendant plusieurs années.

Pour mieux vous connaître …

Si vous étiez un métier, lequel serait-il et pourquoi ? 

Je serais avocat. Issu d’un milieu modeste, mais d’essence littéraire, je suis un pur fruit de l’ascenseur social. D’ailleurs, à l’âge de 40 ans, j’ai repris le chemin de l’université pour obtenir une capacité en droit, ce qui m’a permis de siéger au conseil des prudhommes d’Arras. J’ai toujours eu à cœur de défendre les plus vulnérables, une ligne de conduite qui résonne avec mon engagement mutualiste.

Si vous étiez une figure historique, qui choisiriez-vous et pourquoi ?

Le Général de Gaulle, sans hésitation, car il incarne le refus de la défaite. J’essaie d’être un homme de conviction, attaché aux valeurs humaines. Je combats toute forme de discrimination et défends avec ferveur la laïcité, dans le respect de la liberté de croyance et de pensée de chacun.

Si vous étiez un mot / une expression, quel(le) serait-il(elle) ?

La fraternité ! C’est une valeur essentielle, un repère dans un monde en quête de sens. Dans la période troublée que nous traversons, cultiver l’humanisme et la solidarité et plus que jamais nécessaire. C’est une vision qui me permet de trouver chaque jour la sérénité.

Si vous aviez un super pouvoir, quel serait-il ?

Ce serait de remettre l’humain au centre, de valoriser la coopération plutôt que la domination. Dans un monde où l’outrance et la démesure prennent trop souvent le dessus, je défendrais l’équilibre et le respect. Trop souvent, on voit les puissants écraser les plus fragiles, et le pouvoir se réduire à une simple conquête, sans égard pour les autres.