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Mieux vieillir demain : une urgence absolue !

06/10/2022 Expertise

Avec 4 millions de seniors en perte d’autonomie en France en 2050, la dépendance est l'un des plus grands défis du siècle. Après l’abandon de la loi « Grand Âge », le gouvernement a annoncé des mesures concrètes visant à renforcer l’aide aux aidants.

Le vieillissement de la population s’accélère en France puisque selon le scénario central des projections démographiques établie par l’INSEE, la France compterait au 1er janvier 2070, 29 % de personnes âgées de 65 ans ou plus. En 2015, 2,5 millions de personnes âgées étaient en perte d’autonomie ; en 2050, elles devraient être 4 millions. Et alors qu’elles étaient 21 000 en 2016, soit 20 fois plus qu’en 1970, les personnes âgées de 100 ans et plus pourraient être 270 000 en 2070.

Le défi à relever est donc urgent et immédiat quand on sait qu’1 personne âgée sur 3 se trouvait en situation d’isolement en 2020 parmi les 7 millions de Français touchés par la solitude, rapporte le 10ème rapport de la Fondation de France sur les solitudes. L’enquête a été menée en deux phases, en janvier 2020, puis en avril juste après le premier confinement. La crise sanitaire a en effet révélé au grand jour, si cela était encore nécessaire, l’urgence d’agir. L’enjeu n’est donc pas seulement de soigner les personnes âgées et dépendantes mais aussi de les accompagner dans leur « bien-vieillir » en leur permettant de vivre mieux et le plus longtemps possible à leur domicile, ce qui est majoritairement leur souhait, ou en établissement.

L’INFO EN +

Selon le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), la planète comptera 3,2 millions de centenaires en 2050 contre environ 320 000 aujourd’hui.

11 millions de « proches aidants »

L'accompagnement des personnes âgées dépendantes est souvent du ressort de leur entourage. On les appelle les « invisibles », ces 11 millions de Français « aidants » qui accompagnent, au quotidien, un proche en situation de dépendance en raison de son âge, d’un handicap ou d’une maladie, soit un Français sur six. Parmi eux, 61 % exercent une activité professionnelle, selon le baromètre APRIL BVA publié en 2019, et 79 % d’entre eux estiment avoir du mal à concilier vie d’aidant et vie professionnelle. Lancée le 23 octobre 2019, la stratégie nationale de mobilisation et de soutien « Agir pour les aidants 2020-2022 » vise à répondre aux besoins quotidiens des proches aidants avec des actions concrètes visant par exemple à rompre l’isolement, soutenir les jeunes aidants, donner l’accès à de nouveaux droits sociaux, proposer des solutions de répit, etc. Entré en vigueur en 2020, le congé de proche-aidant a également été élargi en juillet 2022 à un plus grand nombre de bénéficiaires et le versement de l’allocation journalière de proche aidant (AJPA) simplifiée. Avec des actions concrètes et un contexte législatif enfin adapté, il semblerait que les choses avancent dans le bon sens…

La dépendance est devenu un risque de Sécurité sociale

Si la prise en charge du grand âge est un enjeu de société, elle est aussi un poids. Car la dépendance coûte cher, en premier lieu pour les familles. Selon l’étude de l'Observatoire de la Mutualité Française, les personnes âgées les plus dépendantes s'acquittent de restes à charge élevés pour pallier leur perte d'autonomie, soit 2 000 euros en moyenne en établissement et jusqu'à 4 000 euros à domicile. Compliqué quand on sait que, dans le même temps, le pouvoir d’achat des seniors continue de baisser… Dans ce contexte, quelles solutions envisager pour financer la prise en charge du grand âge ? Après l’abandon de la loi « Grand Âge et Autonomie » en 2019, le gouvernement a annoncé le 7 août 2020 la création d’un « cinquième risque » de la Sécurité sociale consacré à la prise en charge de la perte d’autonomie. Par une ordonnance du 1er décembre 2021, la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA), créée en 2004, et la branche Autonomie sont devenues officiellement un régime de sécurité sociale. Autrement dit, la CNSA gère désormais la branche autonomie de la Sécurité sociale, devenant ainsi le pendant de l’Assurance maladie, de l’Assurance retraite ou encore de la Caisse nationale d’allocations familiales. En 2021, la CNSA a ainsi consacré plus de 32 milliards d’euros à l’aide à l’autonomie des personnes âgées ou handicapées.

L’UNMI s’engage et renforce son offre

De son côté, l’UNMI n’a pas attendu le législateur pour répondre au défi de la grande dépendance en créant dès 2016 le fonds Agir contre la Perte d’Autonomie (ACPA), sous la forme d’une SCI à capital variable. En 2017, l’UNMI a renforcé son offre en faveur du maintien à domicile en étant un des membres fondateurs de ViaGénérations, le 1er fonds viager mutualiste défendant un objectif sociétal : accompagner la transition démographique en favorisant le maintien à domicile des séniors tout en leur assurant un revenu complémentaire jusqu’à la fin de leur vie.

 

Sources 

INSEE : Projection de population à l’horizon 2070
L'Observatoire des seniors :  4 millions de seniors en perte d’autonomie en France en 2050
Les Echos : 2070 : bienvenue dans la France des « super-seniors »
Santé.Gouv : Personnes âgées dépendantes et aidants potentiels : une projection à l'horizon 2040
INSEE : 21 000 centenaires en 2016 en France, 270 000 en 2070 ?
Fondation de France : Enquête : 7 millions de Français confrontés à la solitude
Fondation-April : Baromètre des aidants 7ème vague
Solidarité-Santé.Gouv : Agir pour les aidants